Codex, livre, carnet
Un carnet est un objet du quotidien, mais c’est aussi un ‘bel’ objet. Pour appréhender la fabrication d’un carnet, il faut revenir aux différentes parties le constituant. Un carnet a la même structure qu’un livre, même si pour certains cette structure peut être simplifiée.
L’origine du livre : le codex
Le codex est un livre de forme parallélépipédique, résultat de l’assemblage de manuscrits. D’abord en parchemin à partir des premier et deuxième siècles dans l’empire romain, puis en papier depuis le XIIIe siècle, il est composé en cahiers de feuillets de bois réunis par deux fils. Cette présentation des textes en codex a constitué une véritable révolution au début de l’ère chrétienne, les textes étaient auparavant présentés en rouleau (volumen). Ainsi à l’inverse du rouleau qui impose une lecture continue, le codex permet d’accéder aux chapitres de manière directe. Avec cette innovation débuta la numérotation des pages.
A noter que par extension, le terme codex a été employé pour des recueils de loi d’où le nom de ‘Code’ employé aujourd’hui.
Les différentes parties d’un livre ou d’un carnet
Un livre a une couverture et un intérieur.
Le corps d’ouvrage
Le corps d’ouvrage est la partie intérieure du livre, constituée de feuillets.
Un feuillet est une feuille simple pliée. Le corps d’ouvrage peut être un ensemble de feuilles simples ou de cahiers. Un cahier est un ensemble de plusieurs feuillets emboités les uns dans les autres.
Le dos est la colonne vertébrale du livre qui tient tous les cahiers ensemble. Les cahiers sont cousus ou les feuilles sont collées sur le dos. Le dos peut être plat ou rond.
La couverture
La couverture d’un livre est la partie extérieure, ce que nous voyons quand le livre est fermé. La tête est la tranche supérieure du livre, la queue est la tranche inférieure. La gouttière est le côté où les pages du livre s’ouvrent.
Les plats forment la couverture : Ils recouvrent le livre relié et sont constitués de carton. Ils doivent déborder de quelques millimètres en tête et en queue du livre ainsi que le long de la gouttière pour protéger les cahiers. Cette partie débordante s’appelle la chasse.
Les cahiers ou feuilles sont donc reliés par le dos. Dans la reliure, le dos fait partie de la couverture, il peut être plat, rond ou même ouvert. Lorsque le dos de la reliure est indépendant du dos du corps d’ouvrage, on parle de reliure à dos brisé, ce qui offre une meilleure solidité de l’ouvrage lors de son ouverture.
Les pages de garde
A l’intérieur du livre il y a aussi les gardes qui sont les feuilles assemblant le corps d’ouvrage avec les couvertures du livre : une garde de devant et une garde postérieure. Les gardes sont pliées au milieu comme pour un feuillet : un côté est collé sur le contre plat de la couverture.
Dans certaines reliures, il y a une tranchefile qui est une petite toile avec une broderie ornant la tête et la queue coté du dos. Le signet est un ruban qui s’insère entre deux pages comme marque page.
Epaisseur du dos
Une remarque sur l’impact de la couture sur l’épaisseur du dos. Lorsque l’on coud un livre, l’épaisseur du fil s’ajoute et ainsi le dos sera plus épais que la tranche du livre. Pour obtenir un résulta esthétique, le dos doit ’monter’ entre b 1/3 et 1/4 de l’épaisseur de la tranche : moins le livre apparait tout aplati, plus le dos parait disproportionné par rapport à la tranche.
Relier un livre ou fabriquer un carnet
Fabriquer un carnet c’est donc une suite d’opérations méticuleuses, depuis le pliage des feuillets et la constitution des cahiers, la fabrication de la couverture et la reliure reliant les cahiers à la couverture : plier couper mesurer coller presser…
C’est le savoir faire du relieur.
Lire aussi l’article consacré à la découverte du métier de relieur.